Il suffit de réfléchir à la façon dont les élèves formulent leurs demandes sur le forum du réseau des SVT, pour comprendre à quel point les techniques d’information et de communication modifient de façon irréversible le rapport de l’élève au savoir et la relation élève – professeur. Sauf à décrocher de l’évolution de la société et à perdre de l’importance, l’école doit intégrer et banaliser ces techniques. Le système éducatif est, si l’on peut dire, condamné à développer de nouvelles pratiques pédagogiques. Tous les enseignants de Sciences de la Vie et de la Terre impliqués dans la construction de sites dans les 13 académies chargées d’expérimentation en 1995 ont rapidement compris que ce développement ne pouvait être désordonné. Les innovations qui émergent, telles celles évoquées ci-dessus, sont consolidées sous l’influence d’une concertation organisée à l’échelle nationale.
Une organisation nationale fonctionnelle…
A l’automne 1996, les professeurs et les IPR responsables de l’espace « SVT » des 13 serveurs académiques mis en place indépendamment les uns des autres depuis 1995 ont demandé qu’une réflexion soit engagée pour organiser un réseau ayant des objectifs et des règles de fonctionnement définis au plan national. C’est ainsi que s’est structuré le réseau des services SVT pour l’enseignement, autour d’une charte de fonctionnement élaborée de façon concertée, sur internet, au fur et à mesure des réunions de la commission nationale de travail qui regroupe deux fois par an l’inspection générale, la Direction des technologies et les professeurs animateurs des sites académiques.
Le réseau constitue avant tout une gigantesque banque de ressources scientifiques et pédagogiques bien adaptées aux programmes, authentifiées, libres de droits, à disposition de tous les utilisateurs, principalement les professeurs et les élèves. L’ensemble est modifié en permanence par les apports de trois grandes sources : les travaux des équipes académiques, les travaux des trois groupes de recherche nationaux pilotés de façon conjointe par l’Inspection générale de SVT et la Direction des technologies et chargés respectivement d’inventer de nouvelles pratiques, d’organiser leur mise en ligne et d’assurer la formation des professeurs, enfin les données offertes par les partenaires privilégiés que sont l’INRP, TEMATICE, le CNDP, le GTD. L’exploitation de cet énorme « corpus » auquel naturellement s’ajoutent les informations disponibles sur la toile mondiale, est facilitée par les moteurs de recherche Htdig et Harvest mis en place respectivement par le site de l’académie de Toulouse et l’INRP.
Le réseau offre aussi un lieu de dialogue, d’échanges sur tout sujet scientifique ou pédagogique dans l’espace ouvert à tout public, le forum national qui, dès sa création en 1997, a suscité un vif intérêt chez les professeurs. Les élèves, sur un ton très libre d’ailleurs, utilisent de plus en plus cet espace, assurés qu’ils sont de la fiabilité des informations fournies.
Cette organisation fonctionnelle, cohérente quoique non hiérarchique, semble avoir la confiance des professeurs qui, si l’on en juge par le nombre toujours croissant de consultations sur le réseau, jugent pertinentes les ressources mises à leur disposition et en réclament davantage. L’intégration des techniques de l’information et de la communication gagne au fur et à mesure que se développe l’équipement des laboratoires dont le besoin est, en conséquence, de plus en plus largement ressenti.